éditions du temps qui passe cybercarnet [blog] de Pascale Evrard
  • Ricochets et débordements

    Ricochets et débordements

    J'ai évidemment accepté leur invitation (en ayant bien conscience du rythme qu'il faudrait alors tenir pour honorer cet appel au milieu du reste…).

    Alors par ricochets à nouveau, cette fois-ci, visuel. Je suis partie de cette idée de "page de gardes" posée sur les Feuillets d'Opale. pour faire une première toile utile (et urgente) pour l'invitation. Et puis La Seine elle même n'implique t'elle pas de poursuivre une navigation ?

    Le postulat de départ était une production d'estampes (format postal aux environs du A5) prétexte aux vœux pour l'an à venir, j'ai pensé - en guise d'introduction à l'exercice - poursuivre ce travail sur les éphémérides, une stimulation pour mon esprit à trouver une certaine logique dans la création.
    Je me suis aperçue que mes éphémérides étaient bi-annuels, nous arrivons donc au "13". Chiffre à porter bonheur ? (je me souviens, en ricochet toujours, de mon oral de français à Roubaix… il y a quelque lurette, c'était un vendredi 13, autour d'un poème de Charles Baudelaire : La vie antérieure.
    Le jour ou le poème ou Charles Baudelaire, ou les trois ensemble ? m'avait porté bonheur.

    J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
    Que les soleils marins teignaient de mille feux
    (…)

    De Correspondances en correspondances et vivants piliers j'ai décliné la feuille légère en guise de starting block et huile de coude.

    La réduisant de moitié comparée à ses sœurs 07, 09 et 11, il se tiendrait en écho dans l'enveloppe contenant l'estampe numérotée.

    À tenir un journal de débord et constater que le Temps décidément passe trop vite -
    j'avais imaginé cinquante estampes - j'ai misé sur trente, et puis 30, c'est aussi les 30 ans de La Seine, le compte est bon.

    Me suis lancée dans la re-naissance des vœux antérieurs.
    Lors du premier rendez-vous de La Seine à Montparnasse, une remarque d'Ivan - face à mon désarroi quant à ce qu'il restait à produire en si peu de jours - aura contribué au cheminement du processus. D'ailleurs et aussi… même si là je m'égare - et encore ? - il me faut conter qu'au sortir de la bouche du métro vers la rue du Départ courant en retard à ce rdv… se tenait sur la marche escalator de dessous la mienne… Monsieur Pierre Michon. (?)
    Vous dire que ma vie à ce moment précis ne m'a pas semblée minuscule.
    J'étais épuisée, même découragée et ce bref échange de mots en confiance, lumineux et vif, m'a redonné des ailes. Aussi et pour m'égarer encore (c'est si doux) il y avait dans la poche d'un visiteur de l'exposition ce dimanche, ceci… (!)

    Journal de débord :
    mercredi 28 novembre 2012
    8 heures de mat, le matériel est prêt (qui dort depuis longtemps ?) impression de happening en apnée, vertige des premiers temps sur cotons tige. Vertige du commencement. Plonger dans l'élan des ans sans trop réfléchir… puisque la matière (antérieure) est toute réfléchie… d'année en année cogitée… cogito ergo… go !

    Préparer les formats à la française à l'italienne, sur FBK Rives, un velin de bord de Seine acheté chez Sennelier, quai Voltaire, (quel bonheur cet endroit) ni trop épais, ni trop fin, une belle tenue une fois plié.

    Partir à la Dé-Rive d'instant pliés…


    estampillés…

    … acétone et vertiges en cadences diurne, nocturne.


    En introduction sur la toile, puis en ouverture et fermeture de la numérotation, mes petits soldats de la phalange ont eux aussi trouvé leur place et rempli leurs offices.

    Marque page en somme pour folios autonomes et valeur d'unicité.

    Journées J :
    les 1er et 2 décembre 2012

    Le samedi avant l'ouverture…

    …chacun s'est occupé à faire tourner l'événement; Les uns sont à l'accrochage, les autres aux courses pour les sandwichs et autres victuailles pour le bar en sous-sol.

    Dans la galerie, Ivan au premier plan et Brigitte Tartière, l'une des fondatrices de la Seine, s'occupent à inventorier les dépôts; préparation des fiches etc… Une organisation bien rodée. Éric à l'arrière plan achève de poser les châssis 30 x 30.

    Nos boîtes parées et inventoriées, je me suis promenée dans les environs pour distribuer des affiches.
    Les magasins du quartier ne les acceptant pas… je me suis débrouillée au hasard de l'invitation des espaces.


    Une vitrine toute en vagues à l'angle de la rue de la Gaîté et de l'avenue du Maine.


    Une vitrine qui s'ennuyait rue Daguerre


    Un espace d'affichage public rue de la Gaîté…


    Il y a eu beaucoup de visiteurs ! amateurs et collectionneurs, fidèles du rendez-vous et nouveau public.

    Dimanche soir, pour conclure cette belle aventure artistique…

    …nous avons échangé nos estampes restantes.

    ....................

    Avis aux amateurs du Temps qui passe : il m'en reste encore quelques unes.

    publié dans : auteur - exposition - correspondance
    Email